Ghislenghien : la gestion des pompiers à nouveau mise en cause

Les avocats de Fluxys ont critiqué mardi devant la cour d’appel de Mons l’attitude du commandant des pompiers de Ath, Eddy Pettiaux, dans les heures qui ont précédé l’explosion d’une conduite de gaz à haute pression sur le chantier de construction de la nouvelle usine de diamant Boart (aujourd’hui Husqvarna Belgium) le 30 juillet 2004, et notamment le fait qu’il n’ait pas évacué les lieux, ce qui aurait limité les dégâts humains.

"Une évacuation respectant la zone réflexe de 350 à 500 mètres aurait permis de préserver la vie de tous, y compris celle du commandant", a souligné André-Marie Verplaetse, avocat de Fluxys. Au lieu de cela, le commandant "a refusé d’évacuer malgré les demandes des policiers" présents sur place.

"On reproche à Fluxys de ne pas avoir conseillé au commandant d’évacuer les lieux, mais compte tenu des éléments en sa possession, ne sachant pas s’il s’agissait d’une conduite Fluxys, le dispatcheur ne pouvait pas donner d’ordres au commandant des pompiers", a asséné l’avocat, qui a épinglé le "calme" du commandant et son affirmation selon laquelle les alentours de la fuite étaient déserts, les rares personnes présentes ayant été éloignées.

Avant Fluxys, d’autres prévenus avaient également critiqué la gestion des événements du commandant des pompiers, décédé dans l’explosion. François Koning, avocat d’Husqvarna Belgium, avait lancé la première offensive mardi passé en déclarant que le service légalement institué pour sauver des vies (les pompiers, ndlr) n’avait pas rempli sa misssion. "Au premier coup d’oeil on se rend compte que c’est dangereux, et pourtant on n’évacue pas", avait constaté Me Koning, évoquant une "accoutumance au danger" et "la volonté d’affirmer son autorité" de la part du commandant Pettiaux.

Il avait également dénoncé la "pression intolérable" exercée par les pompiers en première instance. Après sa plaidoirie, trois cents hommes étaient en effet venus en uniforme dans la salle d’audience pour marquer leur désaccord avec la version des faits présentée par l’avocat.

Mercredi passé, ce sont les avocats des coordinateurs de sécurité qui avaient à leur tour reproché au commandant des pompiers de ne pas avoir évacué toute la zone, ce qui aurait permis de réduire quasiment à néant le nombre de morts et de blessés. L’explosion de la conduite de gaz, à 08h56 le vendredi 30 juillet 2004, a fait 24 morts et 132 blessés. Parmi les morts et les blessés se trouvent des travailleurs de Diamant Boart, des pompiers, des policiers, mais aussi des personnes qui travaillaient dans les entreprises voisines dans le zoning de Ghislenghien. (belga)

http://www.7sur7.be - Publié le 15 février 2011


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