L’immeuble pillé après l’incendie mortel

L’immeuble de Ménilmontant où 5 personnes ont péri dans un incendie, le 14 avril, cité du Labyrinthe, a été littéralement pillé. Les habitants ont pu récupérer hier les affaires qui restaient.

Pas de colère hier, juste de l’abattement et du désarroi : un mois après le terrible incendie qui a ravagé le no 6 de la cité du Labyrinthe et fait 5 victimes dans le XXe arrondissement, les habitants étaient autorisés à récupérer leurs affaires pour la première fois. Ou du, moins ce qu’il en reste.

Interdit d’accès en raison de l’enquête qui s’oriente vers une piste criminelle, l’immeuble a été cambriolé à plusieurs reprises, littéralement pillé.
« Moi, on m’a volé deux ordinateurs et une caméra. Je crois que tout le monde s’est fait voler quelque chose, c’est désolant », se lamente Ismaël. Avec d’autres habitants, il a créé une association de défense des locataires pour représenter les intérêts de ces gens qui ont tout perdu. « Ce qui est incompréhensible, c’est que le bâtiment n’ait pas été assez sécurisé, poursuit Ismaël. Et quand nous avons signalé les premiers cambriolages, il a fallu un temps énorme pour que les autorités se décident à faire quelque chose. »
L’opération d’hier a été rendue possible grâce à la mairie du XXe arrondissement, qui a convaincu la justice — qui avait posé des scellés — de permettre l’entrée aux habitants. Une petite cellule d’accueil a été créée dans la cité pendant que la police contrôlait l’accès. Les locataires avaient le droit de venir avec trois personnes pour évacuer leurs affaires, et deux heures étaient consacrées à chaque étage.

« Le syndic a traîné… »

Dès le départ, la question de la sécurisation des lieux avait été posée : « Mais le syndic gérant l’immeuble a traîné pour prendre en charge les mesures de protection », explique-t-on au cabinet du préfet de police de Paris. « Il nous a assuré seulement en fin de semaine dernière qu’un gardiennage serait mis en place », complétait de son côté la mairie du XXe. Trop tard, le mal est déjà fait. Des appartements ont même été squattés et on a retrouvé sur place une sorte d’autel avec des bougies et une figure ésotérique. Pour les locataires, terriblement éprouvés par cet incendie terrifiant où les victimes se sont défenestrées, c’est un peu la double peine. Mais ils n’ont pas l’intention d’en rester là : « Nous avons demandé au procureur d’ouvrir une enquête sur la sécurité des locaux, poursuit Ismaël. C’est d’autant plus choquant que les cambrioleurs ont peut-être détruit des preuves importantes pour l’enquête. »

LeParisien.fr - Publié le - S.R. - Publié le 12.05.2011


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