Depuis le décès de sa fille, NATHALIE BALDACCINI se bat pour l’encadrement des séjours pour mineurs.
Inlassablement, Nathalie Baldaccini mène bataille contre le vide juridique qui entoure les séjours pour mineurs à l’étranger. Depuis la disparition en 2009 de sa fille Léa et de la jeune Orane dans un accident aux Etats-Unis, cette habitante des Pennes-Mirabeau remue ciel et terre pour faire bouger la législation. Hier, elle était reçue par Christian Frémont, le directeur de cabinet du président de la République.
Comment s’est déroulé votre entretien à l’Élysée ?
Avec mon mari et le papa d’Orane, nous avons rencontré Christian Frémont qui s’est montré très à l’écoute pendant plus d’une heure. J’ai le sentiment qu’il a entendu notre discours sur les colonies de vacances à l’étranger. La possibilité que la proposition de loi prévoyant un encadrement juridique à ces séjours devienne un projet de loi en étant reprise par un ministre a été évoquée.
Où en est précisément la proposition de loi qui avait été annoncée le 23 avril dernier ?
Lors de la marche organisée par l’association des Amis de Léa et Orane, Christian Kert le député UMP de notre circonscription avait en effet annoncé un texte qui avait été soutenu par d’autres parlementaires PS et PCF présents. En clair, aujourd’hui pour un organisme de voyages, il suffit de remplir une simple feuille de déclaration pour prendre en charge des mineurs. C’est la logique de profitabilité qui prime sur la sécurité. Si la proposition de loi est adoptée il faudra désormais obtenir un agrément sous peine de lourdes sanctions. Elle pourrait devenir un projet de loi. Quoi qu’il en soit, nous serons attentifs aux décrets d’application qui devront inclure un fort volet préventif pour éviter les drames. J’ai bon espoir de voir voter très prochainement une loi car des parlementaires de tous horizons la soutiennent.
Vous et votre frère êtes assignés en justice pour diffamation par la société mise en cause. Pourquoi ?
L’entreprise* attaque au civil et au pénal les propos tenus par mon frère sous l’effet de la colère sur mon profil facebook. Nous n’avons pas l’intention de faire profil bas après tout ce que nous avons vécu : l’accident et l’attitude de l’entreprise ensuite. Devant le même tribunal, la répression des fraudes a déposé plainte contre elle pour publicité mensongère, imprudence... On est serein, on n’a tué personne. C’est un peu le pot de fer contre le pot de terre mais, même en terre, on résiste.
PROPOS RECUEILLIS PAR LÉO PURGUETTE
* Cédric Javault, dirigeant de Destination découverte dont Telligo est une filiale, tient par courrier à la distinguer de Cousins, autre filiale qui organisait le voyage, « leurs équipes et fonctionnement sont parfaitement distincts ».
http://www.lamarseillaise.fr - publié le 19 mai 2011
