AF447 : indignées par les fuites médiatiques, les familles écrivent à Fillon

PARIS — Les associations de familles des victimes du crash du vol Air-France Rio-Paris ont écrit lundi au Premier ministre François Fillon pour lui faire part "de leur profonde indignation" quant "au déroulement chaotique de l’enquête technique" et aux fuites dans la presse.

Les familles "souhaitent vous faire part de leur profonde indignation et de leur vive inquiétude quant au déroulement chaotique de l’enquête technique" menée par le Bureau d’enquêtes et d’analyses (BEA), selon cette lettre dont l’AFP a obtenu copie.

"Depuis le début de l’exploitation des données" contenues dans les boîtes noires repêchées début mai au large du Brésil, "nous assistons à une large divulgation d’informations qui devaient rester confidentielles jusqu’au rapport final et dans le strict cadre de l’enquête".

Les familles s’étonnent que ces fuites tendent à privilégier la thèse de l’erreur humaine et à exonérer Air France et Airbus, "mises en examen dans le cadre de l’enquête judiciaire".
Selon les familles, ces faits "discréditent l’autorité d’enquête", le BEA, et "génèrent une grande suspicion sur l’indépendance de cet organisme en regard des fuites orchestrées".

Les quatre associations de proches de victimes signataires de la missive demandent à François Fillon "de rappeler aux différents protagonistes les impératifs de retenue, de rigueur, de confidentialité, de justice et de déontologie auxquels ils n’auraient jamais dû déroger".

Le Wall Street Journal a affirmé lundi que l’accident du vol AF447 en juin 2009 était dû à des erreurs de pilotage et à un mauvais suivi des procédures habituelles.

Selon le magazine allemand Spiegel citant un expert ayant participé à l’analyse des boîtes noires, le commandant de bord ne se trouvait pas dans le cockpit au moment où la première alarme a retenti.

Le 20 mai, une porte-parole du BEA avait indiqué que l’organisme d’enquête publierait en fin de semaine "des éléments factuels sur le déroulement du vol qui détermineront les circonstances de l’accident mais en aucune façon les causes".

AFP 24 mai 2011


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