Andorre. Cinq morts dans un accident d’hélicoptère

Tragique accident d’hélicoptère hier en Andorre, au cours duquel cinq personnes ont péri. Et un choc dans le milieu des pilotes, qui connaissaient bien leur collègue, à une période où, tous, sont sur la brèche pour approvisionner les refuges.

Les conditions climatiques étaient bonnes hier matin au-dessus de Canillo, au centre de l’Andorre. Pourtant c’est un terrible accident qui s’est produit peu avant 10 heures, lors de l’approvisionnement du refuge de Juclar, à presque 2 400 m d’altitude.

L’hélicoptère qui effectuait ce travail, appartenait à la société andorrane Heliand. A son bord, le pilote et le mécanicien de cette société, le gardien du refuge, un menuisier et deux employés d’une autre société Ecotècnic, spécialisée dans le traitement des eaux. Alors que l’engin allait déposer une cargaison d’alimentation auprès du refuge, il a été déséquilibré. Le câble au bout duquel se trouvait l’approvisionnement s’est pris dans les arbres. L’hélicoptère s’est écrasé au sol, faisant cinq morts et un blessé grave, de nationalité française, âgé de 35 ans, qui a été transporté à l’hôpital à Barcelone au service des grands brûlés.

Ce dernier était un des deux salariés de la société Ecotècnic. L’autre qui est décédé dans l’accident était de nationalité argentine et âgé de 40 ans. Le gouvernement andorran a aussitôt mis en place une cellule psychologique pour les familles des victimes à l’hôpital d’Andorre-la-Vieille et a décrété un jour de deuil.
Des pilotes sous le choc

Sylvain Barro, pilote de la société Héli-Béarn est sous le choc. Il a appris la nouvelle vers 13 heures. « Je n’ai même pas terminé ma mission, je suis rentré chez moi. Avec les autres pilotes des Pyrénées, on a perdu un pote. » Atterré par la nouvelle, il ne peut que spéculer sur les causes de l’accident. « Une panne, une charge trop lourde, ou le facteur humain. Pourtant c’était un pilote confirmé. Certains de mes collègues le connaissaient très bien, moi un peu moins, mais en tout cas je sais qu’il était très bon. » Lucide sur les risques de son métier, il reconnaît que « ça peut arriver ». Souvent contraints d’effectuer leurs missions dans l’urgence, Sylvain admet que « les pilotes sont soumis à la pression, parfois, et cela n’aide pas. » Pas si isolés que cela, les accidents de ce type ne sont heureusement pas à chaque fois si dramatiques. Le métier de pilote exige une habileté extrême, d’autant plus dans des zones d’interventions où il s’agit d’être extrêmement précis et minutieux pour manipuler des charges très lourdes.
Une société très spécialisée

La société Heliand, à capital totalement andorran, a été créée en 1987. Elle est à l’origine de la première héliosurface dans la Principauté.

Ses activités consistent en du transport de matériaux sur les points difficiles d’accès, du transfert de personnel, des recherches de personnes, des transports de blessés en liaison avec les pompiers et les policiers andorrans, et aussi de la lutte contre les incendies. La société propose également des survols de l’Andorre aux touristes. Elle dispose d’une flotte de six hélicoptères.

Jamais dans son histoire elle n’a eu à souffrir d’un accident.
Le chiffre : 2 400

mètres> Altitude. L’accident s’est produit à côté du refuge, situé à 2 400 m d’altitude. Il s’agit d’un endroit très fréquenté par les randonneurs, en particulier l’été.

« Je suis effondré, j’ai parlé avec eux ce matin avant leur départ. » Francesc Zamora, directeur D’Ecotècnic.

http://www.ladepeche.fr - Publié le 16 juin 2011


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