Incendie de l’Haÿ-les-Roses : une 4ème jeune fille jugée

CRETEIL (AFP) — Le procès d’une jeune fille de 18 ans, jugée pour sa participation à l’incendie criminel d’une tour à L’Haÿ-les-Roses (Val-de-Marne) qui avait fait 18 morts intoxiqués par la fumée en 2005, s’est ouvert lundi à huis clos devant le tribunal pour enfants de Créteil.

La jeune fille, qui avait 15 ans au moment des faits, a été renvoyée devant le tribunal pour enfants statuant en matière criminelle notamment pour "destruction volontaire par incendie ayant entraîné la mort".

Trois autres jeunes filles ont déjà été jugées dans ce dossier par la cour d’assises des mineurs du Val-de-Marne et condamnées à des peines de trois à quatre ans de prison ferme le 16 décembre 2008.

Dans la nuit du 3 au 4 septembre 2005, un incendie s’était déclaré dans le hall d’une tour de 18 étages, propriété du bailleur social Immobilière 3 F, à L’Haÿ-les-Roses, au niveau des boîtes aux lettres.

Le feu, rapidement maîtrisé, avait ravagé le hall, sans s’étendre aux étages, mais une épaisse fumée toxique s’était propagée dans l’immeuble, faisant 18 morts victimes d’intoxication, dont trois enfants, et 28 blessés.

L’enquête s’était rapidement orientée vers quatre jeunes filles, dont trois mineures à l’époque, qui avaient reconnu avoir mis le feu à la boîte aux lettres d’une ancienne copine, pour des querelles d’adolescentes.

Des expertises ont toutefois relevé plusieurs non-conformités de l’immeuble qui pourraient avoir aggravé le sinistre. Une information contre X est toujours en cours pour "homicide involontaire par manquement à une obligation de sécurité ou de prudence". La nuit du drame, celle dont le procès s’est ouvert lundi matin avait fait le guet à l’extérieur de la tour, pendant que deux de ses amies mettaient le feu à des papiers dans la boîte aux lettres et qu’une troisième montait la garde dans le hall.

Cette jeune fille, incarcérée en 2005 pendant trois mois et demi, "est terrorisée" par ce procès, mais "en même temps, elle l’attend depuis quatre ans", a dit à l’AFP Me Anne Chiron, qui la défend avec Me Thomas Bidnic. Quant aux parties civiles, dont beaucoup avaient crié leur colère et leur déception après le verdict en décembre 2008, elles "ne s’attendent pas à entendre dire" des choses nouvelles, selon l’un de leurs avocats, Me Christian Legrand.

Le jugement est attendu vendredi.

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