Les Etats-Unis ont demandé au Conseil national de transition libyen (CNT), qui a accepté en principe, d’examiner le cas judiciaire d’Abdelbaset al-Megrahi, condamné pour l’attentat de Lockerbie contre un avion américain en 1988, a rapporté le département d’Etat. "Nous avons demandé au CNT, dès qu’il le pourra, de réfléchir sans concession à ce qui doit être fait au sujet de Megrahi, et (le CNT) s’est engagé à le faire", a déclaré la porte-parole Victoria Nuland.

Megrahi a été le seul condamné pour sa participation à l’attentat qui avait détruit en vol un Boeing de la Pan Am au-dessus de Lockerbie (Ecosse), causant la mort de 270 personnes à bord et au sol. Libéré pour raisons médicales il y a deux ans, il serait désormais mourant, a affirmé son frère devant sa maison à Tripoli.

"La législation établit qu’une personne ne peut être jugée deux fois dans le même dossier", a affirmé le "ministre" de la Justice du CNT, Mohammed al-Allagui. "Mais nous laisserons le prochain gouvernement élu traiter ce dossier." "Nous sommes dans une nouvelle Libye", a lancé Victoria Nuland pour justifier la démarche américaine : "Ce type a du sang sur les mains, les vies d’innocents sur la conscience. La Libye de Kadhafi en avait fait un héros. On peut imaginer qu’une Libye nouvelle, libre et démocratique regarde différemment un terroriste condamné". La porte-parole américaine a concédé que l’organe des rebelles devait avant toute chose "s’établir comme autorité gouvernante".

Lefigaro.fr - publié le 29 août 2011