Servier ne veut pas indemniser la 1e victime

Le premier procès dans le cadre de l’affaire Mediator s’est tenu mardi matin, à Nanterre.

Pour la première fois dans le dossier Mediator, les laboratoires Servier avaient rendez-vous avec la justice mardi. Ils étaient convoqués, devant le tribunal de Nanterre, pour répondre aux accusations d’une patiente, qui a développé une valvulopathie, après avoir pris du Mediator. Cet antidiabétique, qui a été prescrit comme coupe-faim par de nombreux médecins, serait à l’origine des problèmes cardiaques de cette femme de 64 ans, selon un rapport d’experts.

Défense très juridique pour Servier

Mardi matin, l’avocate des laboratoires Servier a immédiatement contesté ce rapport de 67 pages, invoquant que le document n’avait pas été demandé par un juge. Par ailleurs, Me Nathalie Carrère a également expliqué qu’il n’était pas question, pour les laboratoires Servier, de contester que le Mediator a eu des effets indésirables. Toutefois, a-t-elle précisé, cela ne veut pas dire pour autant que cela engage la responsabilité des laboratoires.

En l’état, a plaidé l’avocate de Servier, pas question d’indemniser cette victime.

125.000 euros réclamés à Servier

Le tribunal de Nanterre recevait mardi matin la première victime à venir demander des indemnités aux laboratoires Servier. Son avocat Me Charles-Joseph Oudin réclame ainsi 125.000 euros de dommages et intérêts, pour toutes ses douleurs, son essoufflement et sa crainte que la maladie ne dégénère.

Une autre indemnisation en vue ?

Le Mediator devait également être au centre des discussions mardi au pôle de santé publique de Paris. Les juges chargés de l’enquête pénale sur ce médicament devaient examiner le cas d’une autre victime de l’antidiabétique . Elle n’est pas malade, mais vit avec la peur de l’être un jour.

Dans son cas, seul un tribunal peut l’indemniser, car le fonds des victimes qui a été créé par l’Etat ne prend en charge que ceux qui ont déjà développé une maladie. Son avocat va plaider pour une indemnisation de 100.000 euros pour cette angoisse qui la ronge au quotidien.

Le Protélos devant les autorités sanitaires

Autre rendez-vous décisif mardi pour les laboratoires Servier : les autorités sanitaires devaient se réunir pour se pencher sur un autre de leurs médicaments, le Protélos . Cet anti-ostéoporose est soupçonné d’avoir provoqué plusieurs dizaines de cas d’allergies graves. Il pourrait être interdit.

Par Marion Sauveur et Fabienne Le Moal - Europe1.fr - Publié le 13 septembre 2011
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