L’avant-dernière semaine de procès était consacrée à l’audition par la Cour de chacun des accusés sur les faits qui leurs sont reprochés. L’occasion pour chacun de s’expliquer sur les éléments qui les ont conduits à être renvoyés devant la justice pénale.
Soupçonné de l’assassinat d’Aurélie CHATELAIN, Sid-Ahmed GHLAM a commencé par donner sa version des faits ce 19 avril 2015. Comme convenu avec les commanditaires, il aurait rencontré sur un parking à Villejuif pour la première fois un certain Abou HAMZA. Préférant utiliser un véhicule qui ne soit pas à leurs noms, Abou HAMZA serait alors parti, puis revenu avec le véhicule de Mme CHATELAIN avec celle-ci sur le siège passager avant de l’abattre pour des raisons que Sid-Ahmed GHLAM ignore. Choqué, ce dernier se serait rendu compte qu’il ne lui était pas possible de continuer son projet meurtrier, avant de se blesser involontairement par balle à la jambe. Il aurait alors abandonné la voiture de la victime plus loin, puis appelé les secours pour être pris en charge.
La Cour, les avocats généraux ainsi que les parties civiles ont fortement regretté cette énième version des faits, ne sachant plus quoi croire après plusieurs revirements de sa part. Ils ont aussi semblé perplexe à l’égard de la présence de cet Abou HAMZA, dont nulle trace, ADN ou par témoignage, n’est retrouvée sur les lieux.
Avant d’auditionner les autres accusés, la Cour entendra aussi M. MARKOVIC, condamné dans le cadre de cette procédure en première instance, mais n’ayant pas fait appel. Tout en disant respecter « énormément la famille d’Aurélie CHATELAIN », il refusera de répondre aux questions.
Suivra l’interrogatoire d’Abdelkader JALAL, qui a acheté les gilets pare-balles à MARKOVIC avant de les fournir à Rabah BOUKAOUMA, qui s’expliquera sur les vidéos de propagande et ses contacts retrouvés dans son téléphone.
Farid BRAHAMI apportera peu d’explications sur cette nuit du 13 avril 2015, lors de laquelle il a accompagné Rabah BOUKAOUMA pour l’achat des gilets, à une heure tardive, dans le but selon lui de « lui tenir compagnie ». L’accusé n’aurait rien vu, ni entendu quelque chose de suspect, explications qui sembleront peu satisfaire l’avocat général.
Rabah BOUKAOUMA a aussi été invité à se justifier sur ses voyages seuls à l’étranger notamment en Turquie, sur la vente des gilets ainsi que l’achat d’un véhicule à Abdelkader JALAL et ses relations avec un membre de l’Etat islamique. De même Beramdane BESSOUYAH et Sammy SADAOUI ont contesté toute connaissance du projet criminel, encore plus terroriste, considérant s’être faits avoir par les circonstances.
La semaine suivante sera la dernière, consacrée aux plaidoiries des avocats ainsi qu’aux réquisitions du ministère public.
Retrouvez la synthèse détaillée hebdomadaire des débats ci-dessous :
