Terrorisme : « Nous sommes confrontés à 12 alertes à la bombe quotidiennes »

Alors que la France, engagée dans la guerre contre l’Etat islamique en Irak, est sous la menace des terroristes jihadistes, le commissaire Philippe Tireloque, chef d’état major de la Direction de la Sécurité de Proximité de l’Agglomération Parisienne (DSPAP), fait le point sur le dispositif Vigipirate.

Combien y a-t-il de patrouilles Vigipirate dans Paris en ce moment ?

« Nous avons chaque jour entre 130 et 140 patrouilles qui circulent dans Paris dans le cadre de l’opération Vigipirate et notamment sur les grands sites touristiques de la capitale. Des effectifs de police renforcés aussi par des CRS, des militaires de toutes les armées, des gendarmes mobiles et même de la Garde républicaine pour sécuriser le réseau du métro parisien. Pour l’instant, ces renforts extérieurs sont suffisants mais on garde des réserves si le niveau de la menace devait être aggravé. »

Cette vigilance n’est-elle limitée qu’aux services de police ?

« Le plan Vigipirate ce n’est pas seulement une mobilisation d’effectifs de police ou de gendarmerie, c’est aussi un effort partagé avec la population pour qu’elle nous aide, nous signale ses doutes et communique des fait suspects. Vigipirate, c’est aussi un appel au sens civique des citoyens. Et on le voit bien depuis une semaine, nos concitoyens acceptent le renforcement les contrôles et les mesures de précaution. Nos moyens de video-surveillance sont mobilisés. Nous disposons de 1100 caméras sur Paris qui permettent une surveillance directe en cas d’anomalie mais autorisent aussi une exploitation a posteriori des images pour récupérer des preuves juridiques. Et aujourd’hui, on aurait du mal à s’en passer. »

Depuis le renforcement des mesures de sécurité, cela a-t-il eu des conséquences ?

« Nous sommes confrontés en moyenne ces derniers jours à 12 alertes à la bombe quotidiennes contre une à deux en temps normal. Et cela mobilise beaucoup de moyens et de temps. Nous sommes en train de prendre contact avec tous les responsables des centres commerciaux pour évaluer les mesures à prendre et notamment renforcer l’appel à des vigiles pour procéder à des fouilles de sac et des palpations de sécurité à l’entrée des grands magasins. »

Et si le client refuse cette fouille, rien ne l’oblige à l’accepter ?

« Si la personne refuse et si le responsable de la sécurité du magasin ou du site estime que cette fouille est nécessaire, les vigiles doivent faire appel à une patrouille de police qui a le pouvoir juridique de procéder à cette fouille. Cette coopération fonctionne et chacun, entre vigiles et policiers, sait ce qu’il doit faire. »

Jean-Marc Ducos - leparisien.fr - le 1.10.2014


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