Emprisonné depuis décembre 2016, Aleksander H. a mis fin à ses jours vendredi dans la plus grande maison d’arrêt d’Europe. Son rôle, dans la fourniture d’armes au terroriste Mohamed Lahouaiej-Bouhlel, apparaissait très périphérique.
Un détenu mis en examen dans l’enquête sur l’attentat de Nice s’est suicidé vendredi 8 juin. Incarcéré à la maison d’arrêt de Fleury-Mérogis, la plus grande d’Europe, il a été retrouvé mort, pendu dans sa cellule avec un lacet. L’information a été confirmée à Libération par le parquet d’Evry, dont dépend le centre de détention.
Aleksander H., 38 ans, était derrière les barreaux depuis le 17 décembre 2016, poursuivi pour association de malfaiteurs terroriste criminelle. Son rôle demeurait pourtant très périphérique. Il était soupçonné d’être l’un des maillons de la chaîne d’approvisionnement en armes du terroriste, le Tunisien Mohamed Lahouaiej-Bouhlel. A Fleury, Aleksander H. était seul dans sa cellule, mais ne relevait pas d’un régime d’isolement. Sa détention provisoire avait été prolongée mardi dernier.
Près de deux ans après la course du camion de 19 tonnes lancé sur la promenade des Anglais (86 morts et 458 blessés), ce dossier suscite toujours de vives interrogations. La personnalité trouble de Lahouaiej-Bouhlel, friand de vidéos ultra-violentes, et son absence de lien direct avec l’Etat islamique (EI), orientent les magistrats sur la piste d’une revendication d’opportunité. De même, les profils de ses complices du premier cercle, Mohamed Oualid Ghraieb et Chokri Chafroud, dont les déclarations ont parfois été farfelues durant l’enquête, intriguent toujours les policiers.
En revanche, il apparaît de plus en plus clair au regard de l’instruction, que le réseau utilisé par Lahouaiej-Bouhlel pour acheter des armes, composé de plusieurs personnes de nationalité albanaise, n’a, lui, pas de lien avec la radicalité islamiste.
Source : Libération
Auteurs : Pierre Alonzo, Willy Le Devin
Date : 11/06/2018