Vaulx-en-Velin. Neuf mois après l’incendie du Chemin des Barques, Orkun n’a toujours pas été relogé

Avant le 16 décembre, Orkun Ucar, 31 ans, vivait avec sa mère et son frère, âgé de 35 ans, au 12 chemin des Barques, au Mas du Taureau. Il était seul chez lui la nuit où un incendie a ravagé son immeuble. « J’étais coincé dans ma maison à cause des flammes. » Bien qu’il ait pu survivre, l’incendie a tué ce jour-là dix personnes, dont quatre enfants.

Pendant près de trois mois, Orkun Ucar a évolué d’hôtel en hôtel à Lyon. Sa mère, qui voyageait jusque-là en Turquie, et son frère le rejoignirent. « Ils nous ont mis dans un appart-hôtel. Nous dormons alternativement sur le canapé. »

14 demandes de relogement en cours

« Au début, nous avions promis aux habitants qu’ils seraient relogés sans condition » indique Lætitia Berriguiga, présidente du collectif du 12 chemin des Barques. « Mais pour avoir accès au logement social, il y a des critères à respecter. » Dans le cas du trentenaire et de son frère, le plafond de revenus maximum pour accéder à un logement social a été dépassé. « Lui et son frère, qui travaille dans le bâtiment, ont chacun un salaire, pas d’enfants et l’âge minimum de la retraite de leur mère. Cela suffit pour que leur dossier ait été rejeté devant la commission. »

Comme 14 autres personnes, Orkun Ucar doit donc encore être relogé. « Nous recherchons quotidiennement auprès des agences privées. Nous pouvons mettre 1 000 euros par mois, mais nous ne trouvons pas ce que nous cherchons, à savoir un appartement avec trois chambres.

“J’ai dû abandonner mon activité”

Orkun Ucar et sa famille ne souhaitent pas retourner au Mas du Taureau. Il avait fait les frais de la délinquance présente dans le quartier. « Avant l’incendie, la camionnette que j’utilisais pour mon activité d’électricien indépendant a été pillée à trois reprises. “Cela représentait un préjudice de 4 000 euros à chaque fois.” La catastrophe a été le dernier clou dans le cercueil de son entreprise. Aujourd’hui, il travaille dans un kebab sur la péninsule.

Le bâtiment était une plaque tournante du trafic de drogue. Elle était en partie squattée. D’ailleurs, selon les premiers éléments de l’enquête, c’est depuis un canapé stocké par les squatteurs dans le hall de l’immeuble que l’incendie s’est déclaré.

Pour rappel, interrogée en août, la Préfecture précisait : « Concernant l’accompagnement des familles, les pouvoirs publics ont été particulièrement mobilisés pour assurer leur relogement puisqu’une cellule regroupant la mairie, la métropole et les services de l’État a été créée le jour même du mois d’août. l’incendie et se réunissaient chaque semaine jusqu’à récemment. Toutes les familles ont été hébergées temporairement en attendant d’être relogées. Tous les ménages ont reçu plusieurs propositions de relogement tenant compte de leur situation particulière dans un contexte assez tendu dans la métropole lyonnaise.

Le relogement des victimes de l’incendie est à l’ordre du jour du conseil municipal de Vaulx-en-Velin, ce jeudi 21 septembre à 18h30.

Cet article est rédigé par Tina pour newsday.

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